Développement durable

Green tech : pour Mouna Sepehri la French Tech doit être le porte-drapeau français

La France peut-elle jouer un rôle majeur pour la transition énergétique et le développement durable ?

Pour Mouna Sepehri, la réponse est oui. Elle déclarait dans une récente interview dans la revue Servir :

« La French Tech doit aussi être le porte-drapeau du savoir-faire français à l’étranger. Les talents français sont très appréciés et reconnus à l’étranger. Ils jouent souvent des rôles de premier plan. La French Tech peut renforcer le sentiment d’appartenance et de fierté en France. Elle donne une aura incontestable sur la scène extérieure ».

L’occasion pour Geolimousin d’analyser le potentiel de la green tech français à transformer und défi en magnifique opportunité de rayonner à l’international.

Les start-up françaises à la conquête de la transition énergétique

La transition énergétique est un enjeu majeur pour lutter contre le changement climatique et préserver l’environnement. Selon le GIEC, il est nécessaire de réduire les émissions mondiales de CO2 de 45% d’ici 2030 et d’atteindre la neutralité carbone en 2050 pour limiter le réchauffement climatique à 1,5°C.

Face à ces défis, la France s’est engagée à atteindre la neutralité carbone d’ici 2050 et à réduire de 40% ses émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030 par rapport à 1990. Pour y parvenir, le pays doit développer massivement les énergies renouvelables, améliorer l’efficacité énergétique et favoriser l’émergence de nouvelles solutions.

Quelques startups françaises ont les clefs pour réussir ce défi : Sweep qui propose une solution de gestion des émissions carbone, Algama qui produit des algues alimentaires, Greenly qui calcule l’empreinte carbone de ses achats, Ombrea qui fabrique des ombrelles intelligentes pour l’agriculture…

Le rôle des start-up vertes dans ce processus

Les start-up jouent un rôle crucial dans la transition énergétique en développant des technologies innovantes et en proposant des solutions originales pour la production, le stockage et la gestion de l’énergie.

En France, le secteur des cleantech (technologies propres) a connu une croissance rapide ces dernières années, avec un investissement total de 1,6 milliard d’euros en 2020, soit une augmentation de 45% par rapport à 2019.

Les start-up françaises du secteur énergétique bénéficient également du soutien de l’État et de divers programmes d’accompagnement, tels que la French Tech, qui vise à promouvoir et soutenir l’écosystème des start-up en France.

Les secteurs clés de la transition énergétique en France

Production d’énergies renouvelables

Solaire : La France a pour objectif d’atteindre une capacité solaire photovoltaïque de 35 à 44 GW d’ici 2028 (6). En 2020, la capacité solaire installée était de 11 GW, représentant environ 2,3% de la production d’électricité du pays.
Éolien : Avec une capacité installée de 17,6 GW en 2020, l’éolien représente 7,2% de la production d’électricité en France. L’objectif est d’atteindre une capacité de 34 à 35,6 GW d’ici 2028, dont 2,4 GW d’éolien en mer.
Hydroélectricité : L’hydroélectricité est la première source d’énergie renouvelable en France, représentant environ 12% de la production d’électricité en 2020. Bien que la capacité installée soit déjà importante (25,5 GW), des projets de modernisation et d’optimisation des installations existantes sont en cours.
Biomasse : La biomasse représente environ 2,1% de la production d’électricité en France . L’objectif est d’augmenter la capacité de production à partir de la biomasse à 1,9 GW d’ici 2028.

Efficacité énergétique et réduction de la consommation

Bâtiment : Les bâtiments sont responsables de 45% de la consommation d’énergie en France et de 27% des émissions de gaz à effet de serre. La loi sur la transition énergétique fixe un objectif de rénovation énergétique de 500 000 logements par an.
Industrie : L’industrie représente environ 20% de la consommation d’énergie en France. La réduction de la consommation énergétique et l’amélioration de l’efficacité énergétique dans ce secteur sont essentielles pour atteindre les objectifs nationaux.
Transport : Le secteur des transports est responsable de 30% des émissions de gaz à effet de serre en France. La loi sur la transition énergétique vise à développer les véhicules électriques et à améliorer l’efficacité énergétique des transports en commun.

Stockage et gestion intelligente de l’énergie

Batteries : Le développement des batteries est essentiel pour soutenir l’essor des énergies renouvelables et des véhicules électriques. La France a lancé le plan « Batteries 2030 » pour stimuler la recherche et l’innovation dans ce domaine.
Réseaux intelligents (smart grids) : Les réseaux intelligents permettent d’optimiser la gestion de l’énergie en temps réel et de faciliter l’intégration des énergies renouvelables. La France a investi dans plusieurs projets de smart grids, notamment le projet GreenLys à Lyon et Grenoble.

Les défis et opportunités pour les start-up françaises de la transition énergétique

Financement et accès au marché

Les start-up françaises bénéficient de diverses sources de financement, telles que le Programme d’Investissements d’Avenir (PIA) et le Fonds vert pour la transition énergétique, qui soutiennent les projets innovants dans le domaine de l’énergie. Les investisseurs privés, notamment les fonds de capital-risque et les business angels, jouent également un rôle clé dans le financement des start-up énergétiques.

Plusieurs incubateurs et accélérateurs spécialisés dans la transition énergétique offrent un soutien aux start-up françaises, notamment l’incubateur GreenTech du Ministère de la Transition écologique et Station F, le plus grand campus de start-up au monde. Ces structures proposent un accompagnement sur mesure, des conseils et des opportunités de mise en réseau pour aider les jeunes entreprises à se développer.

Collaboration avec les acteurs traditionnels du secteur énergétique

Les start-up de la transition énergétique peuvent bénéficier de partenariats avec des acteurs établis du secteur, tels qu’EDF, Engie ou TotalEnergies, qui investissent dans des projets innovants et collaborent avec des entreprises naissantes pour accélérer la transition énergétique.

L’intégration des solutions innovantes développées par les start-up aux réseaux énergétiques existants constitue un enjeu majeur. Les acteurs traditionnels du secteur et les gestionnaires de réseaux doivent travailler en étroite collaboration avec les start-up pour adapter les infrastructures et favoriser l’adoption de nouvelles technologies.

Enjeux réglementaires et législatifs

Les start-up françaises de la transition énergétique sont impactées par les politiques nationales, telles que la loi sur la transition énergétique pour la croissance verte (3), et les directives européennes, comme le Green Deal.

Ces politiques peuvent offrir des opportunités de marché et de financement pour les entreprises innovantes.

Les start-up doivent se tenir informées des évolutions réglementaires et législatives pour adapter leur stratégie en conséquence. Les acteurs de l’écosystème start-up, tels que les incubateurs, les accélérateurs et les associations professionnelles, peuvent jouer un rôle clé dans l’accompagnement des jeunes entreprises sur ces enjeux.

A propos de Mouna Sepehri

Mouna Sepehri est une dirigeante d’entreprise française possédant une grande expérience dans le secteur de l’automobile et de l’énergie. Elle a occupé divers postes de direction au sein du groupe Renault-Nissan, notamment en tant que Directrice des Opérations de la Présidence et membre du Comité exécutif du groupe Renault.

Avant de rejoindre Renault en 1996, Mouna Sepehri a travaillé en tant qu’avocate spécialisée en droit des affaires internationales. Elle est également membre de plusieurs conseils d’administration, dont ceux d’Engie et de la Banque Palatine. Mouna Sepehri est reconnue pour son expertise en matière de stratégie, de gestion et d’innovation, ainsi que pour son engagement en faveur de la diversité et de l’inclusion dans le milieu professionnel. Elle a aussi cofondé le cabinet de conseil aux dirigeants Orson.

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